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17/01/2019

Un policier met en cause le gouvernement.

Un policier (menacé par sa hiérarchie pour "déloyauté") dénonce la gestion du maintien de l'ordre par le gouvernement dans le cadre du mouvement des gilets jaunes.

Aude Lancelin: "Un policier brise le silence sur le Média TV ce soir.

Un homme d'honneur, membre du syndicat de police Vigi. Un courage exceptionnel."

C'est vrai que ça change de la langue de bois habituelle.

03/01/2019

Les méchants

02/01/2019

Amnesty International a dénoncé la répression des Gilets Jaunes.

Usage excessif de la force lors des manifestations des “Gilets jaunes”.

Par Amnesty International

 

Comme d’habitude, ce genre d’information n’a pas suscité une très grande mobilisation dans nos médias…

Source : Amnesty International, 17.12.2018.

                                                                               ***

Les forces de l’ordre ont utilisé des flashball, des grenades de désencerclement et des gaz lacrymogènes contre des manifestants majoritairement pacifiques. Nous avons pu recenser de nombreux cas de recours excessifs à la force par des policiers.

Il est vrai que le maintien de l’ordre pendant les manifestations est une tâche délicate et que certains manifestants ont commis des actes violents et illégaux, mais il n’en reste pas moins indispensable de respecter le droit français.

Les policiers ont le devoir de maintenir l’ordre public et, ce faisant, ne peuvent recourir à la force que lorsque cela est strictement nécessaire. Lorsque le recours à la force est inévitable, ils doivent en user avec retenue.

Selon les chiffres officiels, 1 407 manifestants ont été blessés, dont 46 grièvement, depuis le début des manifestations le 17 novembre 2018.

Au total, 717 policiers, gendarmes et pompiers ont aussi souffert de violences. Or, si les autorités ont, de manière tout à fait légitime, condamné à maintes reprises les actes de violence commis par des manifestants, elles n’ont pas exprimé d’inquiétudes concernant le recours excessif à la force par des policiers, qui doit faire l’objet d’une enquête indépendante, impartiale et efficace.

LES JOURNALISTES DANS LE VISEUR

Des récits de victimes et de témoins, ainsi que des vidéos que nous avons examinées montrent que la police a fait un usage inapproprié des flashball, en tirant sur la foule. Elle a aussi lancé des grenades de désencerclement, qui ne devraient jamais être utilisées dans des opérations de maintien de l’ordre.

Selon les chiffres officiels, 225 personnes ont été blessées durant les manifestations du 8 décembre à Paris.

Audrey, une secouriste qui se trouvait sur place a indiqué que dix des quinze personnes soignées par son équipe avaient été blessées par des flashball, dont une à la tête.

Outre des manifestants, de nombreux journalistes ont été blessés, et certains ont affirmé avoir été délibérément visés. Une vidéo montre un journaliste portant un casque de presse touché dans le dos par une grenade de désencerclement alors qu’il s’éloignait du cordon de policiers.

Les photographes étaient vraiment ciblés.

Thierry Olivier, photojournaliste

Un autre journaliste, qui a souhaité rester anonyme, a raconté que lui et ses collègues avaient été « visés à plusieurs reprises par des tirs de flashball de la part des forces de l’ordre ».

Thomas Morel-Fort, journaliste également, souffre de multiples fractures à la main après avoir été touché par un tir de flashball, alors qu’il portait un casque sur les deux côtés duquel figurait clairement la mention « presse ».

FOUILLES ET CONFISCATIONS

Les forces de l’ordre semblent avoir adopté une tactique délibérée consistant à installer des barrages pour fouiller toutes les personnes qui se rendaient aux manifestations, afin de confisquer les équipements de protection des manifestants, des journalistes et même du personnel médical.

Denis Meyer, photographe, a raconté que des policiers lui avaient confisqué son casque, ses lunettes de protection et son masque, et qu’il avait par la suite été blessé par une balle de flashball tirée à faible distance.

Je marchais, mon œil devant le viseur de mon appareil photo, j’ai reçu un tir de flashball à une distance d’une dizaine de mètres.

Denis Meyer, photographe

Audrey, la secouriste, a indiqué qu’elle s’était fait confisquer non seulement ses propres équipements de sécurité, mais aussi ceux qu’elle avait dans son sac pour les personnes blessées : « Ils m’ont confisqué mon casque de protection blanc avec une croix rouge, mes lunettes de protection transparentes, ainsi que les autres masques et lunettes que j’avais en plus. »

Elle ne saurait dire combien de victimes du gaz lacrymogène elle a soignées. « Le gaz lacrymogène a commencé vers 10 heures du matin et a été continu pendant quatre ou cinq heures. Des gens avaient du mal à se déplacer. Un homme a inhalé tellement de lacrymo qu’il s’est retrouvé à genoux avec des spasmes, il tremblait de partout. »

La police a aussi pris des mesures préventives, fouillant des gens qui ne présentaient pas forcément un risque de violence imminent.

Non seulement ces personnes se sont fait confisquer leurs équipements de protection, mais en plus le simple fait qu’elles soient en possession de tels équipements a été utilisé comme prétexte pour les arrêter.

Le 8 décembre, près de 400 personnes qui se rendaient aux manifestations ont été arrêtées à Paris après avoir été fouillées à des barrages de police. Ces « arrestations préventives » ont été rendues possible par l’autorisation accordée aux policiers, sur réquisitions du procureur de la République, de mener des opérations de fouilles dans certaines zones.

De nombreuses personnes trouvées en possession d’objets tels que des casques, de la peinture ou des masques ont été arrêtées pour « délit de participation à un groupement violent ».

Beaucoup ont été libérées dès le lendemain faute de preuves suffisantes. Selon les chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur, au total 1 082 personnes ont été arrêtées à Paris le 8 décembre, dont 100 mineurs.

LES LYCÉENS ÉGALEMENT DANS LE VISEUR

Parallèlement au mouvement des « gilets jaunes », un mouvement de lycéens a débuté le lundi 3 décembre, initialement pour protester contre la réforme du baccalauréat et la procédure d’admission à l’université. Dans la semaine qui a suivi, plus de 200 lycées à travers la France ont été bloqués par des élèves.

Mathieu Barraquier, enseignant à Garges-lès-Gonesse, dans la banlieue de Paris, a raconté avoir vu la tension monter d’un cran le 5 décembre devant le lycée Simone de Beauvoir, après qu’un arbre eut été incendié et que les policiers eurent commencé à revêtir leurs équipements anti-émeutes.

Certains jeunes ont commencé à lancer des pierres, ainsi qu’un petit projectile enflammé en direction des forces de l’ordre, qui se trouvaient à environ 30 mètres. « Soudain, sans qu’il n’y ait eu d’éléments tangibles, j’ai entendu un tir de flashball et j’ai vu un élève s’effondrer. Je me suis approché de lui le plus rapidement possible, et quand il s’est retourné j’ai vu qu’il avait la joue ouverte, comme une grenade (le fruit). Il n’avait pas lancé de pierres, il était en train de parler tranquillement. » L’adolescent est resté deux jours à l’hôpital.

Le 6 décembre, des affrontements ont éclaté entre la police et des élèves du lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie, en banlieue parisienne. Au total, 163 élèves, dont les plus jeunes n’avaient que 13 ans, ont été arrêtés. Une vidéo montrant des dizaines de lycéens contraints de s’agenouiller, les mains derrière la tête ou menottées dans le dos, est devenue virale.

Selon Mourad Battikh, avocat de plusieurs de ces jeunes, certains ont été maintenus jusqu’à quatre heures dans cette position. Le maintien des élèves dans une telle position pendant si longtemps, s’il est confirmé, s’apparente à un traitement cruel, inhumain ou dégradant, interdit en toutes circonstances par le droit international.

Une avocate de lycéens concernés a dit que certains n’avaient pas eu à manger ni été examinés par un médecin avant d’être interrogés. Leurs interrogatoires par la police n’ont pas été enregistrés, alors que la loi française impose un enregistrement audiovisuel. En outre, des avocats n’ont pas été autorisés à assister aux interrogatoires.

Quand je suis arrivée au commissariat, les officiers de police judiciaire m’ont dit qu’ils avaient déjà commencé l’audition de l’un des deux mineurs. Je leur ai dit : ”Ce n’est pas possible, il est mineur”, et j’ai demandé l’interruption de l’audition. Ils m’ont dit qu’ils comprenaient mais ont continué l’audition sans ma présence.

Leila Volle, avocate de deux adolescents de 15 ans

Les autorités doivent assurer la sécurité de toute personne et veiller à ce que le droit de manifester pacifiquement soit respecté. Elles doivent prendre des mesures légales et proportionnées pour protéger la vie et l’ordre public, en évitant de recourir à une force excessive .

Le port d’équipements de protection contre les gaz lacrymogènes, les flashball ou les grenades de désencerclement ne saurait être assimilé à une intention de commettre des violences, et les personnes arrêtées uniquement pour ce motif doivent être libérées.

Source : Amnesty International, 17.12.2018.

27/12/2018

Planètes en Janvier 2019 (Neptune contre Jupiter)

Comme je l'ai déja suggéré plus tôt, l'actuel et incontournable mouvement des Gilets Jaunes  correspond à la fois à la parfaite symbolique du carré décroissant Neptune - Jupiter  (le peuple contre l'Olympe)  et à celle de  l'entrée (puis rétrogradation) d'Uranus en Taureau (qui durera quelques années et devrait révolutionner les domaines matériels: le rapport à l'argent et à la terre).

<< A noter que le thème de la 5ieme république française contient une conjonction Jupiter-Neptune au début du Scorpion et que l'on lui attribue donc généralement ce cycle de 13 ans. Un carré ou une opposition y annonçant une crise potentielle.

Uranus entrant en Taureau s'y trouvera en opposition dès ce printemps.>>

Pour ces deux raisons, cela semble indiquer clairement que cette rébellion est loin de s'essouffler comme certains le souhaiteraient  mais qu'elle durera au contraire toute l'année 2019 et bien plus loin, sous diverses formes.

-Le 17 Novembre Jupiter se rapprochait du carré avec une orbe de 3°.

Ce carré décroissant Jupiter-Neptune se fera exact le 12 janvier, le 16 juin et le 21 septembre 2019.

-Uranus redevient direct le 6 Janvier et il entrera en Taureau le 6 Mars.

La graine ayant été  plantée le 25 Mai 2018 , date à la fois du premier passage d'Uranus en Taureau et du précédent trigone Jupiter-Neptune.

A cette date  Priscilla Ludovsky, une des toutes premières figures des Gilets Jaunes  a lancé ( le 29 mai 2018 précisément) une pétition pour «une baisse des prix du carburant à la pompe», (signée depuis par 1,1 million d'internautes). Le parallèle est donc précis.

Emmanuel Macron s'est présenté lui-même comme Jupiter, il incarne parfaitement l'oligarchie ou le pouvoir de l'argent et des très riches.

Neptune contrecarrant ici son action par un carré au devant, c'est l'océan du Peuple qui fait barrage au monarque.

Neptune  incarne tous les participants de ce mouvement et sa manière d'être, aquatique, insaisissable (floue, idéaliste, populaire,conviviale, solidaire, indéfinie, avec de multiples têtes mais sans chef) faite de vagues et tsunami en puissance.

Mais son sens profond a aussi les caractéristiques plus radicales de la planète Uranus

             -notion de collectif  , mouvement citoyen, transversal, trans-courant ou apolitique

             -spontanéité , originalité,  imprévisibilité (venu des réseaux sociaux)

             -refus obstiné de chefs ou de représentants et d’organisation hiérarchisée

             -possibilité d'explosion violente si l'option pacifique est empêchée

 

La symbolique d'Uranus  est la destruction puis le remplacement des systèmes anciens qui n'ont pas su s'adapter, et sont devenus trop rigides.

Uranus, c'est la Révolution , c'est l’élimination des tyrannies ( des taxes, de la finance internationale, de l'oligarchie technocrate).

Ici il semble favoriser la prise de conscience du Peuple de son pouvoir et de l'aliénation qu'on lui impose.

 

                                                                            ***

* Anecdotiquement on peut noter cette année  la sortie d'Aquaman au cinéma (où le héros Neptunien triomphe du despote quasiment Jupitérien).

Bon courage...

D'autant qu'ensuite la conjonction Saturne-Pluton en Capricorne prendra le relais de cette crise très profonde (la plus importante du siècle, peut-on penser).

 

 

Uranus

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                                                            Calendrier explosif de Janvier:

-Mars entre en Bélier (domicile) le 1er Janvier.

-Soleil conjoint à Saturne  le 2 Janvier à 11° Capricorne.

>>>Le 2 au soir: Interpellation clairement abusive d'Eric Drouet (figure des gilets jaunes)à Paris.Le pouvoir essaie par la répression politique musclée de reprendre la main.Intransigeance Saturnienne.

-Nouvelle Lune (conjonction Lune Soleil) en Capricorne le 6 Janvier.

 -Le 6 Janvier 2019 Uranus rétrograde redevient direct à 28°37' du Bélier (il re-entrera en Taureau le 6 Mars).

-Vénus entre en Sagittaire le 7.

-Carré Mercure-Mars du 4 au 15 Janvier.

-Soleil conjoint à Pluton le 11 Janvier à 20° Capricorne.

-Et surtout  carré descendant exact du cycle Jupiter/Neptune le 12/13 Janvier (c'est lors de ce carré qu'eut lieu mai 68) qui se reformera encore le 16 Juin et le 21 Septembre 2019. Neptune et Jupiter étant cette fois chacun dans leur signe.

-Le 19 Soleil en carré à Uranus.

-Le 21 Mars en carré à Saturne.

>>Neptune actuel  est en carré à 2° près avec le Neptune natal de EM.

-Jupiter sur le Neptune natal de EM à 16°22' du Sagittaire le 24 Janvier. Jupiter trigone le 17 à Uranus en Lion de la 5e République.

 

 Ci-dessous le ciel du 12 Janvier vers midi (carré Jupiter-Neptune et fin de conjonction Soleil-Pluton).

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* A noter qu'Israël , tout comme la 5iéme République , est en résonance avec le cycle Jupiter/Neptune.

25/12/2018

Le système Macron

 

Vidéo  (Là-bas si j'y suis)

https://youtu.be/y3MCT9stAms?fbclid=IwAR2p3j9SfZR3esQLodT...

Texte de Juan Branco

http://branco.blog.lemonde.fr/files/2019/01/Macron-et-son...

 

"Révélation de ce que tout le monde devinait mais personne n'arrivait à prouver: la taxe carbone a bel et bien été conçue dès le départ non pas pour financer la transition écologique, mais les 110 milliards d'exonérations fiscales offertes aux grands patrons par Macron depuis 2012, d'abord comme Secrétaire général adjoint de l'Elysée puis ministre de l'économie et enfin Président de la République.

Je cite les échanges entre l'initiateur de la mesure, Laurent Martel, devenu conseiller fiscal à l'Elysée, et Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée de M. Macron et principal défenseur de la mesure lors de la contestation des gilets jaunes, alors qu'ils cherchent à légitimer une taxe qui va toucher des dizaines de millions de personnes pour en financer quelques uns.

"D'autres histoires peuvent se raconter, bien sûr, pour justifier une convergence partielle gazole/essence qui rapporterait ce que l'on cherche".

Le CICE a coûté 110 milliards d'euros aux finances publiques depuis 2012, sans aucun effet." Juan Branco

 

 

Victor Mara

Juste retour des choses


Que les photos de la France en révolte sont belles ! Paris revit enfin ! Cette ville qui crevait sous l’embourgeoisement de droite et de gauche, sous le Commerce et la Banque, sous le fric et les fringues, craque de partout mais elle craque de vie, de soulagement, d’espoir. Cinquante ans après son expulsion, le grand peuple (qui a osé parler de « petit peuple » ?) réinvestit Sa ville, il revient là d’où le libéralisme l’avait chassé. Chassez le peuple, il revient au galop. Le réveil d’un peuple ça change des Black Friday, des soldes d’hiver et de la queue pour les macarons Ladurée. Mais bon, il paraît qu’ils sont bons.

Quand la France se réveille, c’est toute l’Europe qui tremble. Belgique, Allemagne, Portugal, Pologne commencent à enfiler leurs gilets jaunes. Les idées géniales ont toujours été simples : il suffit d’ouvrir la boite à gants, d’endosser la tenue de sécurité et n’importe qui se change en résistant au mondialisme. Puisque l’objectif n’est plus de limiter la taxe sur les carburants (la doléance de départ), mais de reprendre le pouvoir abandonné aux instances mondialistes, supranationales, européennes ou autres.

 

Le Grand soir est là et la presse ne veut pas le voir


Le peuple réveillé a pris goût à la parole, à la revendication et au combat et il sera très difficile de le rendormir, de le renvoyer dans sa niche, une niche de moins en moins chaude. Il faut croire que le peuple français est plus qu’une addition de Français (le tout > la somme des parties) : au cœur de ce peuple pas comme les autres bat un esprit qui ne meurt pas, que personne ne peut réduire, pas même les pires mondialistes (Macron, Sarkozy ou Hollande) à la tête des pires politiques (chômage, terrorisme et immigration de masse). Il y a fort à parier que c’est la grande armée en jaune qui va faire contagion plutôt que le quarteron de généraux en retraite, en charpie, en Bérézina que sont les Macron, Philippe, Castaner, Griveaux, Darmanin, tous ces résidus de l’alternance.

L’avenir dira si Novembre 2018 se hissera à la hauteur de ses grandes aînées 1789, 1830, 1848 et 1871. Mais après ce cinquième samedi d’action, vu l’état délabré des forces de l’ordre bancaire, les Gilets pourraient bien prendre un jour l’Elysée et attraper Macron. Pour lui faire quoi ? Rien de douloureux car ce président élu par l’alliance des Médias et de la Banque est devenu un fantôme depuis ce samedi noir du 8 décembre où il a littéralement disparu. Ce jour-là la France n’était plus gouvernée et elle allait bigrement mieux malgré les hurlements des journalistes affolés : Anarchie ! Chaos ! Insurrection !

 

Pas d’omelette (révolutionnaire) sans casser des œufs (oligarchiques)


Des commerçants ont perdu leur magasin car le fleuve jaune a charrié ses inévitables cailloux : casseurs du Renseignement déguisés en gauchistes et cas sociaux venus des ghettos pour piller la Marchandise. Ces deux formations parasites n’ont pas réussi à désorienter le mouvement car ni les flics-antifas ni les racailles (même engeance, mêmes méthodes, même but) ne sont porteurs de revendications. Ils sont à l’inverse le moyen de retourner les revendications sociales en appels à l’ordre, à la répression, à la léthargie. Ces aimants à matraquage attirent la foudre sur les Gilets : les handicapés, les retraités, les jeunes filles ne sont pas épargnés. Une injustice de plus dans la grande masse des injustices qui caractérisent ce système.

Ces coups physiques font moins mal que les coups sociaux de la Banque à travers les décisions du gouvernement : la baisse inexorable des salaires par la hausse cachée du coût de la vie (le TGV inabordable, la facture EDF qui grimpe toute seule), la paupérisation expliquée par la « communication » et la mondialisation par la fatalité. Tous ces changements (les spoliateurs appellent ça des « réformes ») font bien plus de dégâts existentiels qu’un nuage de lacrymo ou qu’un bâton sur une tête de Gaulois réfractaire. Et puis les coups réveillent la bête : le peuple français reprend goût à la résistance et à la castagne mais pour ça il a fallu lui taper longtemps sur la tête.« Les coups, oui ça fait mal » chantait Johnny, qui avait peut-être compris qu’ils étaient le passage obligé vers la conscience de classe.

 

Taper sur le système


Pour renaître, le peuple français a dû fracasser sa coquille, une coquille faite de tous les interdits qui entravaient ses pensées, ses paroles, ses actions. Dès qu’un Français ouvrait sa gueule, les gardiens de la pensée dominante lui tombaient dessus et le harcelaient. BHL, Aphatie, Duhamel, Barbier, Cohen, Salamé, BFM, France Inter, plus personne ne peut les supporter. Ce régime autoritaire entretenu par la peur et parfois par la terreur quand il est trop contesté (Paris 2015, Nice 2016, Strasbourg 2018) favorise le complotisme : les Français finissent par chuchoter, ils ne disent plus ce qu’ils pensent, se méfient du voisin, deviennent paranos. Les Gilets jaunes ont fait péter tout ce carcan en envoyant un gigantesque « merde » au système. Victor Hugo aurait dit ça de plus jolie façon avec son sens de la formule et son souffle épique.

Il était temps de se retrouver, de se reparler, même autour de ronds-points (« La révolte des ronds-points » écrit avec une pointe de mépris Florence Aubenas dans le journal Le Monde), et de refonder une politique commune par le bas, celle d’en haut étant complètement pourrie, rejetée, haïe. Le sentiment populaire national revient en force, bouscule toutes les barrières et envoie cul par-dessus tête les gardes-barrière, ces « chiens de garde » décrits par Serge Halimi. Quel régime pourra résister à cinq, dix, vingt samedis d’assaut ? Aucun. La démonstration de force a suffi en quelques actes à révéler les limites du pouvoir, sa faiblesse intrinsèque, sa vulnérabilité ultime : entre les banquiers et le peuple il n’y plus que des policiers. Sans eux, les banquiers ne tiendraient pas dix minutes.

 

Victor Mara

24/12/2018

Un choix à faire

22/12/2018

Michéa (sur les gilets jaunes)

 

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Les gilets jaunes vus depuis le pays d’en bas, par Jean-Claude Michéa

 

Source : Sud Ouest, Jean-Claude Michéa, 18-12-2018
 

Le mouvement des gilets jaunes est une révolte morale spontanée contre un système économique aussi absurde qu’injuste, estime Jean-Claude Michéa

Si j’ai choisi de vivre, depuis maintenant plus de deux ans, dans un petit village des Landes – à 10 kilomètres du premier commerce, du premier café et du premier médecin (26% des communes françaises, mondialisation oblige, sont déjà dans ce cas), c’est bien sûr d’abord parce que le mode de vie hors-sol, standardisé et « festif » de Montpellier m’était devenu insupportable.

Et sans doute aussi parce que j’étais assez « réactionnaire », ou assez épicurien, pour oser encore croire qu’une tomate cultivée sur place et sans manipulation chimique aurait forcément un tout autre goût que son ersatz industriel importé de Chine ou d’Australie par containers géants (lesquels, au passage, utilisent un fioul nettement plus polluant – quoique non taxé ! – que celui des voitures diesel).

La colère généreuse des gilets jaunes

Bien entendu, un tel changement d’univers a aussi un aspect politique. D’une part, parce qu’il correspond habituellement à une volonté d’introduire un peu plus de cohérence dans sa vie personnelle (je ne voulais pas ressembler à ces intellectuels de gauche qui célèbrent sans cesse la « mixité sociale » tout en se gardant bien d’habiter dans les quartiers les plus « sensibles » !). Et de l’autre, parce que le fait de vivre au cœur d’une région rurale m’offrait l’occasion de vérifier par moi-même à quel point la description de la France « périphérique » par Christophe Guilluy – description pourtant longtemps moquée par toute la « sociologie » mandarinale – collait au millimètre près à la réalité que j’avais sous les yeux. Et de fait, il suffit de partager la vie de ces petits paysans, artisans, éleveurs ou retraités pour lesquels – malgré leur sens aigu de l’entraide – chaque fin de mois est devenue un casse-tête insoluble, dans une région aux paysages sauvages et magnifiques mais où presque tous les transports en commun et services de proximité (pour ne rien dire des problèmes de couverture téléphonique) ont été méthodiquement sacrifiés sur l’autel des dogmes libéraux, pour que la colère généreuse des gilets jaunes – l’expression est d’Orwell – prenne aussitôt tout son sens !

« Ceux d’en haut » et « ceux d’en bas »

A quoi, en effet, assistons-nous aujourd’hui sinon au retour, sous une forme inédite, de cette « question sociale » (autrement dit, de ce conflit d’intérêt qui oppose toujours, même de façon latente, « ceux d’en haut » et « ceux d’en bas ») qui, il y a peu, figurait encore au centre de toute critique socialiste ? Or c’est justement cette question sociale, et avec elle, l’idée même de « lutte des classes », que la gauche européenne – depuis sa conversion massive, au début des années 1980, au libéralisme économique, politique et culturel – tente par tous les moyens de noyer sous le flot continu de ses fameuses « questions sociétales ». De nos jours, « être de gauche » ne signifie plus, en effet, combattre un système économique et social injuste fondé sur l’accumulation sans fin du capital. C’est, au contraire, chercher à substituer à ce combat l’unique croisade libérale « contre toutes les discriminations » – de la défense de l’écriture « inclusive » au rejet de l’alimentation carnée, en passant par l’interdiction de la fessée. Il est donc clair que la gauche est aujourd’hui devenue une force objectivement contre-révolutionnaire. Et il ne faut donc pas s’étonner si le fossé qui la sépare des classes populaires – et par conséquent de cette France périphérique où vivent la majorité des Français – ne cesse de s’agrandir (songeons, par exemple, à l’état d’hébétude dans lequel l’apparition du mouvement des gilets jaunes a plongé toute l’intelligentsia de gauche (1)).

Situation encore aggravée par le fait que cette nouvelle gauche trouve désormais son centre de gravité électoral dans ces classes moyennes urbaines, surdiplômées et hyper-mobiles, qui non seulement ne représentent que 10 à 20% de la population mais sont aussi massivement protégées contre les effets de la mondialisation – quand encore elles n’en profitent pas. C’est d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle mon appel récurrent à réhabiliter la critique socialiste dérange autant les mandarin(e)s de gauche. Comme le soulignait en effet le grand socialiste américain Upton Sinclair, il est très « difficile d’amener quelqu’un à comprendre une chose quand son salaire dépend précisément du fait qu’il ne la comprend pas » !

Le retour de ce peuple théoriquement « disparu »

Or, le premier mérite des gilets jaunes, c’est justement d’avoir fait voler en éclats le mythe fondateur de la « sociologie » de gauche selon lequel le concept de « peuple » n’aurait plus, de nos jours, aucun sens politique, sauf à s’appliquer au seul univers des « banlieues ».

Car c’est bien, en effet, ce peuple théoriquement « disparu » qui non seulement fait aujourd’hui son retour en force sur la scène de l’Histoire, mais qui a même déjà obtenu – grâce à son sens politique exceptionnel et son inventivité rafraîchissante – plus de résultats concrets en quelques semaines que toutes les bureaucraties syndicales et d’extrême gauche en trente ans. Il fallait donc toute la cécité de classe des « écologistes » bourgeois pour ne pas avoir vu d’emblée que sous la question ponctuelle du prix de l’essence perçait déjà – pour reprendre les mots du remarquable Appel de Commercy – « un mouvement généralisé contre le système » et, au premier chef, contre cette confiscation croissante du pouvoir des citoyens par des politiciens de métier et des juges non élus. D’autant qu’il n’était vraiment pas difficile de comprendre – sauf à vivre, tels un BHL ou un Romain Goupil, sur une autre planète – que la revendication initiale des gilets jaunes relevait beaucoup moins de ce « culte de la bagnole » censé caractériser, aux yeux des élites « éclairées », les « beaufs » de la France périphérique (alors que toutes les études statistiques montrent au contraire que ce sont précisément les riches qui polluent le plus!) que d’une révolte morale spontanée contre un système économique aussi absurde qu’injuste qui – afin que les riches deviennent toujours plus riches – doit sans cesse obliger les Français les plus modestes à parcourir toujours plus de kilomètres pour pouvoir travailler, consulter un médecin, poster une lettre, faire leurs courses ou encore trouver une école, une maternité ou un centre administratif (c’est même une des raisons pour lesquelles les gilets jaunes ont si vite redécouvert les vertus de la démocratie directe et de l’autonomie locale). Quel que soit donc le sort qui attend, à court-terme, ce mouvement révolutionnaire (…) il est d’ores et déjà certain que la colère du peuple ne retombera plus. Et que, tôt ou tard, les « princes qui nous gouvernent » auront à en payer le prix.

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Note :
1) Il est difficile de ne pas songer ici au célèbre ouvrage de Paul Lidsky, Les écrivains contre la Commune, publié par Maspero en 1970. Dans cet essai décapant, l’auteur rappelait comment les principaux écrivains de gauche de l’époque – mettant de côté, pour un temps, leurs griefs habituels contre la bourgeoisie et le « vieux monde » – avaient, dans leur immense majorité, applaudi la répression de la Commune de Paris (ordonnée, il est vrai, par Adolphe Thiers et Jules Favre – deux des plus grandes figures de la gauche libérale d’alors). C’est que l’appel de cette dernière à instaurer une véritable république sociale avait donné d’un coup une tout autre signification au vieux concept libéral et républicain d’égalité. De quoi confirmer, en somme, la célèbre analyse de Marx selon laquelle, s’il existe toujours « une certaine opposition et une certaine hostilité » entre la bourgeoisie économique de droite (celle qui participe directement au processus d’accumulation du capital ») et la bourgeoisie culturelle de gauche (les universitaires, écrivains ou artistes qui « tirent leur subsistance principale de l’illusion que cette classe se fait sur elle-même »), c’est une opposition et une hostilité condamnées à tomber d’elles-mêmes « chaque fois que survient un conflit pratique où la classe tout entière est menacée ».

Source : Sud Ouest, Jean-Claude Michéa, 18-12-2018